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Interview de Vianney Desvignes

Publié le : 03/11/2017

Par : Candice Lepertel

Catégorie thématique : Vie de l'entreprise

"Pour moi, la Mini Transat est l’aboutissement de deux années de travail."

Bonjour Vianney. Merci de nous accorder ces quelques instants pour partager ton aventure avec nous. Après 11 jours de mer depuis ton départ de La Rochelle le 1er octobre, te voici arrivé aux canaries avec devant toi la perspective de reprendre la destination des Antilles dans quelques jours.

Avant de revenir sur cette première étape, peux-tu nous en dire plus sur ce qui a motivé ta décision de t’engager dans cette course ?

Je fais de la voile depuis plusieurs années, j’en ai beaucoup fait en école de voile et entre amis mais toujours en amateur.
L’idée de participer à la transat m’est venue il y a environ 5 ans. J’avais envie d’aller plus vite, plus loin et le mini s’avérait être le format parfait avec des voiliers assez légers de 6m50 et pas trop chers. J’ai commencé en regardant des vidéos, je me suis très rapidement identifié aux skippers que je voyais.

Pour moi, la Mini Transat est l’aboutissement de deux années de travail.

J’ai commencé à me lancer à temps plein en février 2016, en prenant une césure de 6 mois avec Sciences Po. J’ai acheté mon bateau à l’aide d’un emprunt étudiant et quelques mois plus tard je faisais ma première course.
Pour me faire la main et me préparer, j’ai enchainé plusieurs courses dont Lorient BSM, Pornichet Select, Mini en Mai… La plus mémorable reste Les Sables – Les Açores – Les Sables, qui est un format assez proche de la première partie de la Mini Transat.

Quels ont été les moments forts de cette première étape ? Ton meilleur souvenir ? Ton moment le plus difficile ?

Parmi les moments forts, bien sûr, le départ. Cette première partie de course était un format déjà connu, cela engendrait moins d’appréhension, mais l’ambiance au départ était bizarre à cause des conditions météo. Il y avait de la brume et de la pluie, il faisait froid et la mer était bien formée, j’ai d’ailleurs eu le mal de mer durant la nuit.

Mon meilleur souvenir a été le passage du Cap Finistère, j’ai fait une belle remontée au classement et les conditions étaient vraiment idéales, avec beaucoup de vent, ça allait vite et c’était grisant !

Les 4 à 5 derniers jours au contraire ont été beaucoup moins agréables. Il n’y avait quasiment plus de vent et je n’avançais pas.

Je m’étais préparé à être seul durant la course et finalement je me suis retrouvé avec beaucoup de bateaux à portée d’onde. Etant donné le peu de vent on a beaucoup discuté pour passer le temps.
Quand l’un des skippers a perdu son pilote automatique, il s’est retrouvé 5 jours à la barre sans pouvoir dormir, alors on a parlé à tour de rôle avec 4 autres skippers pour le maintenir éveillé. Le hasard a fait que je me suis retrouvé avec le petit groupe avec lequel je m’entrainais à La Rochelle, des gens avec qui je m’entends très bien.

Quel est ton état d’esprit avant d’embarquer pour la deuxième étape ?

Je me sens prêt pour la 2ème étape.
On a beau donner l’impression qu’on part à l’aventure, qu’il nous arrive plein de choses extraordinaires, en réalité on est très préparé. Cela fait tellement de temps qu’on travaille dessus ! En plus j’ai eu la chance de ne pas avoir eu beaucoup de casse sur la 1ère étape, je repars donc avec un bateau comme neuf.
Niveau appréhension, forcément elle est plus élevée que pour la première étape. C’est une traversée qui devrait durer entre 15 et 23 jours selon le vent, un format que je n’ai jamais fait. Je ne connais pas non plus la zone des Alizées et des Antilles donc ça va être une découverte, mais la zone est moins dangereuse que le Golfe de Gascogne.
Je pars plutôt confiant.

Et après, une fois franchie la ligne d’arrivée ?

Après la course je vais profiter de l’arrivée en Martinique pour visiter l’île avec mon amie qui y a vécu plusieurs années et qui m’a beaucoup aidé dans ce projet mini.
Je commence ensuite une autre vie, puisque je vais entrer dans la vie active le 15 janvier. C’est demain, mais je vais quand même avoir un peu de temps pour me reposer et profiter.
Je vais mettre la course de côté, j’ai profité de mes années d’étudiant pour réaliser ce rêve, c’était le moment où jamais.
Maintenant j’ai envie d’avoir une vie « un peu plus » stable, la vie en entreprise sera une aventure très différente… Je me remettrai quand même sûrement un jour à la course !

 

Merci Vianney. Toute l’équipe Effidyn est fière de pouvoir te soutenir dans ton aventure… nous sommes devenus d’assidus lecteur du site de la mini transat et suivons ton parcours avec passion. Rendez vous au Marin en Martinique !

 

L’équipe Effidyn

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